L’Astrologie Conditionaliste est un courant qui est né au début des années 60 sous l’impulsion de son fondateur Jean-Pierre Nicola (la parution en 1964 de La Condition Solaire annonce un tournant décisif dans la pensée astrologique du XXe siècle). On peut affirmer aujourd’hui que ce courant a su s’imposer par la rigueur et la cohérence de son discours et par le sérieux de sa méthodologie permettant une compréhension en profondeur du langage astrologique.
Au-delà du sérieux de cette approche, l’Astrologie Conditionaliste offre à l’astrologie d’aujourd’hui de renouer avec une tradition astrologique qui a toujours pensé et pratiqué l’astrologie en lien avec ses racines astronomiques (Ptolémée, Kepler, Cardan…). Etudier l’Astrologie Conditionaliste c’est apprendre à revisiter le symbolisme astrologique associé aux signes et aux planètes, – symbolisme souvent édulcoré, desséché ou couper des réalités qu’il est sensé rendre compte -, pour en comprendre, j’ai envie de dire, la substantifique moelle, le cœur et l’intelligence. Car derrière les symboles, il y a une réalité concrète et vivante, et c’est bien cette réalité vivante que l’Astrologie Conditionaliste tente de saisir pour jeter des ponts entre le réel et l’homme, entre son bagage céleste (les horloges externes du système solaire) et son bagage terrestre (l’hérédité, les conditionnements familiaux, culturels, sociaux…).
In fine, l’interprétation conditionaliste d’un thème de naissance consistera à étudier comment le bagage céleste et terrestre d’un natif communiquent.
Vous l’avez peut-être déjà compris, l’Astrologie Conditionaliste insiste sur l’influence relative ou conditionnelle des astres sur nos vies, en accord avec la tradition. Elle se démarque donc des courants fatalistes ou divinatoires qui emprisonnent la liberté humaine dans des prédictions ou verdicts tombés du ciel incompatibles avec le libre-arbitre. Vouloir enfermer la liberté humaine dans l’illusion d’un destin écrit dans les astres est à l’opposé de notre démarche.
Si l’Astrologie Conditionaliste admet que l’homme est sensible aux différents temps planétaires et aux rythmes du zodiaque, cette sensibilité n’en fait pas pour autant un pantin du ciel ! Sa palette de réponses aux incitations cosmiques est aussi large que sa liberté le lui permet dans le cadre de ses autres conditionnements « terrestres » (son hérédité, sa famille, sa culture….).
Du point de vue conditionaliste, on pourrait dire qu’une des fonctions de l’astrologie est de permettre au sujet d’user au mieux de son libre-arbitre pour choisir de manière éclairée les meilleures options de vie pour une adaptation maximale, c’est-à-dire riche et créative.
Comme le disait Johannes KEPLER (1571-1630) en son temps « De quelle manière la configuration du ciel au moment de la naissance détermine-t-elle le caractère ? Elle agit sur l’homme pendant sa vie comme les ficelles qu’un paysan noue au hasard autour des courges de son champ : les nœuds ne font pas pousser la courge, mais ils déterminent sa forme. De même le ciel : il ne donne pas à l’homme ses habitudes, son histoire, son bonheur, ses enfants, sa richesse, sa femme… mais il façonne sa condition ».
Nous retiendrons cette pensée conditionaliste avant l’heure : Le ciel ne donne pas à l’homme ses habitudes, son histoire, son bonheur, ses enfants, sa richesse, sa femme… mais il façonne sa condition ?
Gwen