Des planètes et des Signes

Dans le n°2 d’Au Fil des planètes j’avais abordé la question de l’influence des signes et des planètes et brossé à grands traits comment ces 2 influences pouvaient se distinguer :

1 – L’influence planétaire est prioritaire, elle correspond à l’organisation des facultés de l’être, à leurs puissances respectives. Une planète dominante accentuera la faculté à laquelle elle correspond : un « marsien » (Mars dominant dans le thème) exercera plus souvent que d’autres personnes qui ont un Mars plutôt faible sa faculté marsienne : goût des confrontations directes et un franc parler peu amène.

2 – L’influence des signes du zodiaque est secondaire, ce qui ne veut pas dire inopérante. Le signe module l’effet planétaire, lui donne un rythme d’expression : vif, lent, intériorisé, extériorisé.

Dans cette nouvelle Lettre nous aborderons l’influence des Maisons (découpage en 12 secteurs de la sphère locale lié au mouvement diurne de 24h).


Retenons d’ores et déjà l’essentiel : les Maisons indiquent des domaines de vie probables où vont se manifester les influences planétaires. Par exemple, Mars en Maison IX (secteur des quêtes, du dépassement de soi, de l’évolution et de « l’exploration », de tout ce qui peut amener à sortir de l’image se soi…) laisse supposer que l’expression Marsienne sera au service d’une quête, d’une évolution. Concrètement le dépassement de soi, les quêtes pour sortir des relations de pure convention passeront par l’action, le goût de l’effort et les âpres confrontations.

L’astrologie étant conditionnelle et non fataliste, il me paraît important de souligner que les significations des Maisons représentent des catégories probables de réalisation, aucunement des réalisations obligées. « Vous avez Saturne en maison XII, votre vie sera funeste et vous connaîtrez une vieillesse malheureuse, éprouvante, vous finirez votre vie dans un asile ou pire, dans une prison ! », voilà un exemple, à peine exagéré, d’une compréhension à côté de la plaque des Maisons astrologiques !

L’intérêt des Maisons est cependant réel, elles peuvent vous permettre d’échafauder des scénarios de réalisations possibles dans un domaine de l’existence afin d’aider le consultant à mettre en perspectives ses potentialités. Les Maisons représentent l’aspect le plus concret du thème, elles sont donc bienvenues dans la pratique de la consultation.

En tenant compte de ces précautions interprétatives, dans la logique conditionaliste, un Saturne dominant en XII pourrait s’interpréter de cette manière :
« Saturne a une fonction d’abstraction, de complexification, d’intériorisation. On attribue traditionnellement les « épreuves » à la Maison XII. On imagine alors facilement que Saturne peut les confirmer. Ce serait là, pourtant, une analyse bien sommaire. Elle ne convient que si cette planète est très mal aspectée (relations tendues avec d’autres planètes). Et, même dans ce cas, on peut en tirer bien d’autres conclusions que la perte d’êtres aimés, la spoliation de biens matériels ou… les travaux forcés ! En effet, la Maison XII appelle aussi aux quêtes mystiques les plus hautes, aux recherches les plus discrètes ou au dévouement total à autrui. Par conséquent, Saturne peut représenter ici le dépouillement volontaire de celui qui vise des objectifs immatériels, ou l’esprit de recherche rarement compatible avec la consommation comme but d’existence. Cela dit, il ne faut pas négliger les troubles de santé chroniques, associés à Saturne, que cette Maison peut aussi évoquer. » (Interprétation proposée dans le Logiciel Azimut35 Pro 3)

Vous en savez maintenant un peu plus sur les Maisons astrologiques : leur utilité dans la consultation mais aussi leur limite. Il est facile de glisser vers une posture fataliste en astrologie, c’est pourquoi je privilégie systématiquement l’influence planétaire (la structure planétaire d’un thème, la hiérarchie des puissances planétaires et les relations interplanétaires) avant de m’intéresser aux Maisons. La charpente de la personnalité (liée à la structure planétaire) me paraît plus intéressante à étudier que l’anecdotique (un brin déterministe) auquel renvoie bien souvent l’interprétation des Maisons.

Gwen, octobre 2014