Le Taureau mythologique

L’énergie du Taureau : de la puissance brute au pouvoir institué

Ce texte explore le symbolisme du signe du Taureau en astrologie, en le reliant à une quête fondamentale : transformer la puissance brute en pouvoir légitime et affiné. L’auteur se base sur une série de mythes et de symboles pour illustrer ce processus, de la corne de l’animal aux dieux antiques.

La Puissance : un principe fondamental

Le texte débute en associant le Taureau à la puissance, symbolisée par la corne unique du bélier Chrysomallos, qui représente la victoire du Jour sur la Nuit. Cette puissance n’est pas une simple comédie ou tyrannie, mais une force authentique et rayonnante. Cette logique symbolique permet de relier divers phénomènes à cette idée maîtresse :

  • La puissance de la nature : Les eaux qui « labourent nos terres comme un troupeau de taureaux », les océans qui frappent les falaises, les pluies fécondantes, les nuages en forme de vaches et les éclairs beuglants. Le Taureau est lié à la force primordiale et souvent irrationnelle de la nature.
  • La puissance divine et la fécondité : Les cornes remplacent le verbe « rayonner » dans les hiéroglyphes égyptiens. Elles ornent les dieux et les rois, comme le disque et les cornes d’Isis. La Lune, avec ses cornes croissantes, et le dieu hindou Vishnu, avec sa corne unique, incarnent la puissance de la fécondité. Vénus, qui gouverne le Taureau, symbolise la puissance attractive et génératrice du désir.
  • La puissance des passions : Le texte assimile les passions « déréglées » du Taureau à l’ivresse et à l’énergie orgiaque de Dionysos (Bacchus). Ce dieu « rugissant » et « aux deux cornes » symbolise une puissance brute et sauvage, capable de fureur et de créativité.

Du chaos à l’ordre : la transformation en pouvoir

Après avoir exploré la puissance, le texte se concentre sur le défi du Taureau : la transformation de cette énergie en un pouvoir structuré. Ce processus est essentiel car, sans mesure, la puissance reste stérile ou destructrice.

  • Le sens des valeurs : Le Taureau est décrit comme ayant un sens aigu des valeurs, qu’il utilise pour « poser les normes de mesure et de régulation ». Il peut mesurer et quantifier ce qui est « bon », comme l’illustre l’exemple des bovins utilisés comme monnaie d’échange. Ce réalisme est un principe naturel qui le pousse à maîtriser une situation s’il est persuadé de ses mérites. Il est réfractaire aux « ajustements approximatifs » et préfère une « rigueur massive ».
  • Le domestication du pouvoir : Des mythes illustrent cette transformation :
    • Le bœuf Apis des Égyptiens représente l’énergie brute (le Taureau) transformée en énergie domptée et utile (l’électricité, la loi). Apis est un symbole de la force qui respecte les lois.
    • Mithra tue le Taureau primordial pour faire naître de son sang l’ordre social et la souveraineté de l’homme. La mesure (la mort du chaos) permet l’institution de la hiérarchie.
    • Thésée tue le Minotaure, un monstre mi-homme mi-bête, symbolisant la victoire sur la puissance primitive. Cependant, l’auteur souligne le risque d’oublier la « puissance de base » une fois le pouvoir conquis, ce qui peut conduire à la tyrannie ou à la déconnexion, comme Thésée qui perdit le fil d’Ariane.

Le défi du Taureau

En fin de compte, le texte résume la problématique du Taureau comme un dilemme permanent : comment doser la puissance pour en tirer un pouvoir juste et durable ? Ce signe est tiraillé entre la force sauvage, irrationnelle de Dionysos et le besoin d’ordre, de mesure, et d’institution représenté par des figures comme Apis ou Mithra. Sa réussite dépend de sa capacité à ne pas perdre contact avec ses racines de puissance tout en construisant un pouvoir légitime.

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