Cet article ‘Images de l’invisible’ est issu d’une communication écrite pour le colloque conditionaliste de Paris en 1998 sur le thème « Image et Représentation ».
Alors que je cherchais le thème de mon intervention, je ne pouvais chasser de mon esprit cette phrase du peintre Paul Klee : « L’art ne décrit pas le visible, il rend visible. » Comme une ritournelle obsédante, je n’ai pu me soustraire au pouvoir magique de ces quelques mots : « L’art ne décrit pas le visible, il rend visible ». Le sujet de mon exposé s’est donc imposé à moi : puisqu’il était question de visible et de cet autre chose que l’art exprime quand « il rend visible », il m’a paru intéressant de tenter une mise en lumière des rapports obscurs qu’entretient l’astrologie avec l’imagerie artistique.
Cette communication ‘Images de l’invisible’ a donc pris la forme d’un commentaire astrologique sur des œuvres picturales ou photographiques.
Cette réflexion entre astrologie et production artistique, à la lumière de cette célèbre phrase de Paul Klee me permet du coup de rappeler, en aparté, cette évidence dans l’ordre du sacré de la vie : l’astrologie ne décrit pas le sujet (la personne), mais elle « le rend » (à lui-même) ou le dévoile. Telle devrait être sa visée à mon sens. En effet, après une longue pratique de l’astrologie, je dois bien admettre que nos discours (et l’astrologie en est un, comme toute « logie ») fatiguent bien souvent la vérité, celle du sujet en l’occurrence qui souhaite au-delà des mots et des discours, retrouver ou reprendre contact avec sa véritable nature ou son identité foncière.
En effet, combien de discours, d’interprétations aussi habiles soient-elles, de pronostics, viennent grever le sujet d’un poids inutile de déterminismes. Il faut beaucoup de doigté, de respect, et je dirais d’une certaine religiosité, pour ne pas enfermer l’autre, le tout autre qu’est la personne qui vient consulter, dans nos catégories, nos positions d’école, nos présupposés toujours partiels. Là n’est pourtant pas le sujet de cet article, simplement ce rappel m’avertit que je n’échapperai probablement pas à ce maléfice du discours, celui d’enfermer quelque peu le réel, indomptable par nature… comme le vent…
Rendre visible
D’après Le Petit Robert une acception du verbe ‘rendre’ signifie « faire passer d’un état à un autre », ce qui suggère que l’art aurait une fonction transformatrice. « Rendre visible » pourrait, selon ce point de vue, être mis en rapport avec la fonction Jupitérienne ou Uranienne du R.E.T. C’est-à-dire toute fonction élaborant du visible à partir d’un niveau de réalité empirique ou expérimentale (pour Jupiter) ou d’un niveau de réalité non immédiat et non manifeste (pour Uranus).
M’appuyant sur le modèle R.E.T. (fig. 1), je suis tenté de penser que l’art, d’essence plus mystérieuse que concrète, procéderait davantage de la fonction Uranienne que Jupitérienne, sans quoi il serait comparable à n’importe quel relevé topographique. En effet, la fonction Jupitérienne part du niveau manifeste, des réalités concrètes pour en décrire ou rapporter formellement ses caractéristiques selon une grille de lecture convenue et qui fait sens immédiatement. L’art qui décrirait le visible selon cette logique resterait cantonné à une simple opération de retranscription conventionnelle du plan manifeste et visible, à la manière de l’art officiel des régimes totalitaires (le réalisme socialiste par exemple).
Non, puisant ses informations dans une invisible et mystérieuse dimension plutonienne (niveau-source des informations multiples, complexes et énigmatiques), l’art emprunterait les chemins privilégiés de la fonction Uranienne pour traduire l’invisible en lumineuses esquisses. Peut-être ! Mais cette conception risque aussi de sous-valoriser les voies symétriques de la fonction Mercurienne qui sont celles de la désacralisation et de l’interrogation (en effet, la fonction Mercurienne, multiplie en mille facettes, pourrai-je dire, le niveau-source solaire, du simple et de l’unique. Dans le R.E.T., Mercure part du niveau-source Solaire et arrive au niveau-source Plutonien).
À ce titre, lorsqu’on jette un regard rapide sur la production artistique, on retrouve ce balancement du pendule Uranus-Mercure. Aux œuvres qui prennent leurs sources dans une mystérieuse origine et qui accouchent de nouvelles représentations, répondent celles, plus libres, qui questionnent le visible de l’art. En le renvoyant parfois aux limbes hypothétiques de son origine ou en montrant tout simplement les limites.
Le XXe siècle est riche d’expériences où l’œuvre est tellement questionnée, la vision de l’artiste tellement distanciée que l’art se met à douter de lui-même. Le mouvement Dada des années 20 et le Pop Art qui lui succède dans les années 50, par exemple, vont en quelque sorte désacraliser l’art, mais le rendre aussi plus prosaïque en le rapprochant du quotidien. Selon les propos d’un historien de l’art, spécialiste du Pop Art, des artistes tels Richard Hamilton (Ill. 2) ou Paolozzi « ironiseront sur la société de consommation, sur la disponibilité totale des produits et des images » et joueront « avec les valeurs et les vérités de ce que l’image médiatique tient pour acquises ».
À la lueur de ces premières considérations, on pourrait être tenté de diviser les artistes en deux grandes catégories, l’une réunissant ceux qui montrent le visible, en jouent et le questionnent, l’autre, réunissant ceux qui font émerger de nouvelles représentations de la nuit de leurs inspirations. Ces derniers incarneraient d’ailleurs l’image mythique de l’artiste telle que nous l’a léguée la Renaissance. Dans notre jargon planétaire, la première catégorie serait en affinité avec la fonction Mercurienne et plus généralement avec la famille « Grand R » du R.E.T. (Représentation Extensive) ou pouvoir de l’image, et la deuxième avec la fonction uranienne ou plus généralement avec le « grand T » (Transcendance Extensive) ou pouvoir de l’invisible.
Dans la Famille « Grand T » (Transcendance Extensive), nous pourrions y mettre, pêle-mêle, nombre de surréalistes, Dali, Magritte, Man Ray, des plus classiques aussi : Léonard de Vinci, Dürer, dans quelques œuvres isolées : Apparition céleste ou Vision de rêve. Et beaucoup d’autres.
Plus près de nous, Man Ray, indissociable du surréalisme, utilisera de façon non conventionnelle la photographie pour faire surgir par le biais de manipulation chimique ou optique des images étranges à forte charge subjective ou onirique. Pour Man Ray la photographie deviendra révélatrice de « modèle purement intérieur. » (Portrait, 1920, Larmes, vers 1930.)
Les surréalistes feront un plein emploi de procédés mécaniques qui leurs permettront d’accréditer et objectiver en quelque sorte la subjectivité de leurs visions.
Dans la famille « Grand R » du R.E.T. (Représentation Extensive), plusieurs sous catégories sont possibles : celle des artistes confirmant en usant (voire abusant) des signes de l’art, les officielles et les pompiers. Dans notre jargon, toutes formes d’expression en rapport avec le maintien des modèles. On aura reconnu la formule « Représentation de représentation » de la fonction Solaire. Autre sous catégorie possible, celle des artistes qui usent, s’amusent (avec ou sans muses) des signes de l’art. Ceux qui en multiplient les expressions jusqu’à l’absurde, jusqu’au non-sens. On aura reconnu la formule « Transcendance de la représentation » de la fonction Mercurienne déjà évoquée.
En fait, pour chaque fonction planétaire, il est possible d’associer des modes d’expression artistique. Avec le risque toutefois de tomber dans un systématisme que j’éviterai en reprenant notre balade commentée dans le visible de l’art. Ce qui me semble surtout intéressant c’est d’essayer de comprendre la façon dont peut s’incarner une fonction planétaire ou zodiacale dans le processus qui conduit l’artiste à rendre visible ou montrer le visible. Je vais donc continuer à vous montrer quelques œuvres, d’artistes connus, en tentant un commentaire astrologiquement pertinent. Ce qui pourrait montrer que le terrain privilégié de l’influence astrologique n’est pas seulement le psychologique ou l’événementiel, mais aussi la vie de l’esprit dans ses formes les plus variées.
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Victor VASARELY
Pour commencer, un Bélier s’imposait. VASARELY (Victor, né le 9 avril 1908 à Pécs – Hongrie) s’est avant tout intéressé aux effets optiques et de structure, à leur réduction à une sorte de commune mesure traduisible en « noir et blanc ». Ses procédés reposent essentiellement sur le choc visuel. Choc obtenu, de l’avis d’un spécialiste, en « accroissant les oppositions lumineuses, les stimulants colorés et surtout les divers effets optiques possibles… » On reconnaîtra ici un des effets de l’égalité jour-nuit caractérisant le Bélier et qui incite à accentuer les contrastes et à accroître les oppositions. Vasarely utilisera dans toute son œuvre ce double balancier jour-nuit aux mouvements antagonistes.
Certaines œuvres comme Zèbres (de 1934) et surtout Catch (de 1945), peuvent être considérées comme des illustrations presque parfaites du sens de contraires ou « choc des contraires » Bélier. J’aime à voir dans cette dernière composition de 1945, le combat du Jour contre la Nuit. Le Jour comme vous pouvez le voir semble même sur le point de gagner l’affrontement… ce qui se produit réellement autour du 21 mars lorsque le Soleil entre dans le Signe du Bélier.
En accord avec la quarte zodiacale de l’énergie (Bélier, Taureau, Gémeaux) le cinétisme de Vasarely (5 planètes dans les signes des Bélier, Gémeaux) puise sa source dans l’utilisation ingénieuse du noir et du blanc et des contraires qui peu à peu vont d’ailleurs s’emboîter pour aboutir à des compositions telles que Taymir (1958) ou Eridan-III (1956.)
De l’avis des historiens de l’art, ces compositions reposent « sur la combinaison de deux éléments géométriques s’emboîtant l’un dans l’autre… L’ensemble de ces unités plastiques binaires, puisque se présentant sous le double aspect biforme et bicolore, constitue l’alphabet dont Vasarely va désormais se servir ». Alphabet bipolaire qui pourrait par conséquent témoigner d’un alphabet universel dont les phases caractéristiques du cycle zodiacal pourraient être les unités sémantiques. Et quoi de plus naturel, pour un Bélier, de privilégier l’unité sémantique « Sens des contraires » dans l’écriture de son œuvre.
Les compositions de Vasarely marquées, comme nous venons de le voir, par le choc des contraires auront également ici et là (Eridan-III) la tentation du sens des ensembles Gémeaux (le Signe des Gémeaux est occupé par les 3 planètes Vénus, Mars et Pluton). Sens des ensembles qui consiste à gérer une totalité formée de parties composites. Jean-Pierre NICOLA utilise la métaphore de l’habit d’Arlequin composé de losanges colorés et cousus pour faire un seul costume, pour exprimer le problématique des Gémeaux qui est de grouper et souder une totalité sans sacrifier l’originalité des éléments qui le compose. Mais chez Vasarely, la totalité n’écrase ou ne délie jamais ce sens des contraires qui, non résolu, maintient une tension qui permet à l’artiste de créer des effets optiques ou cinétiques d’une grande puissance (Vega-II – 1957-59)
Maurits Cornelis ESCHER
Un autre artiste, dessinateur et graveur cette fois, témoigne à merveille du sens des ensembles Gémeaux. M.-C. ESCHER est né le 16 juin 1898 à Leeuwarden (Pays-Bas) avec un amas de 4 planètes en Gémeaux (7 au total en signes solsticiaux). Tel l’habit d’Arlequin, les compositions d’Escher réunissent non pas des losanges colorés et cousus mais toutes sortes de figures (anges, démons, objets) qui s’imbriquent les unes dans les autres pour former des ensembles étranges, presque écrasants.
Dans ces compositions appelées « remplissage irrégulier de surface » l’auteur souligne « qu’elles n’ont pu être composées qu’après des années d’entraînement de remplissage régulier de la surface ». Préoccupation ma foi bien Gémeaux que celle de remplir des surfaces « par ajout successifs ou amalgame de nouveaux éléments aux formes variées ». Ne perdons pas de vue la dynamique naturelle du Signe des Gémeaux où le jour toujours en croissance est sur le point d’atteindre sa durée maximale. Les synthèses Gémeaux se caractérisent donc par leur dynamique d’ouverture, la totalité embrassant toujours plus, assemblant amis et ennemis, chiens et chats, pour et contre. Et lorsque la synthèse atteint son comble la dispersion ou l’éclatement ne sont pas loin. Dans la Condition Solaire (Jean-Pierre NICOLA, 1964) nous pouvons lire très justement à ce propos : « La dispersion des Gémeaux a pour unité un mouvement créateur de métamorphoses : mouvement semblable à l’onde d’excitation qui dégèle les stéréotypies et les inductions tenaces. Mais cette unité n’a pas de centre stable, le Moi est en expansion, éparpillé comme une brassée de moineaux et volatilisant les formes qu’il voudrait fixer ». Je n’ai pas trouvé, on pouvait s’en douter, de moineaux dans l’œuvre d’Escher mais des dragons, volatiles divers et autres animaux aquatiques et terrestres qui s’assemblent en métamorphoses étonnantes tels que le montrent ces gravures.
Nous avons là une belle illustration du sens des ensembles allié à la vitesse d’excitation qui caractérisent en conditionalisme le type Gémeaux pour lequel « Les liaisons conditionnelles se font et se défont, les rapports entre signaux disparates s’établissent sans difficulté et ne résistent guère aux opportunités pour se défaire ».
Je finirai enfin en illustrant un autre aspect des Gémeaux déjà entrevu qui est la perte ou la détérioration du sens des contraires au profit du sens des ensembles. Ce qui peut aboutir lorsqu’on traite de l’espace à des paradoxes topologiques qu’illustrent parfaitement le Ruban de Moebius. Montée et descente (lithographie de 1960 ci-dessous) met en scène deux files de personnages montant et descendant respectivement un escalier sans fin. C’est-à-dire un escalier qui ne descend ni ne monte en réalité.
Vassily KANDINSKY
Autre artiste peintre de sensibilité musicale, pionnier de la peinture moderne, Vassily Kandinsky est né à Moscou le 5 décembre 1866. Natif du Sagittaire, il est donc né au moment de l’année où la nuit est sur le point d’atteindre sa durée maximale. Selon les définitions conditionalistes le Signe du Sagittaire est marqué par « l’apothéose et l’emprise de la non présence gouvernant l’invisible, l’au-delà, l’abstrait, les données socioculturelles plutôt que les pulsions fondamentales des êtres terrestres ». On pourra donc s’attendre à trouver dans l’œuvre de Kandinsky la trace ou l’indice de cette dynamique zodiacale.
Certains d’entre vous le savent peut-être déjà, dans la logique naturelle du zodiaque photopériodique, les arcs diurnes synonymes de présence (le jour pour le Soleil) et les arcs nocturnes synonymes d’absence (la nuit pour ce même Soleil) agissent comme des stimulateurs de l’activité neurophysiologique en déclenchant des réponses adaptées ou inadaptées selon les moyens du bord. Parce que zodiaque externe (celui du signal photopériodique) et zodiaque interne (celui des réponses neurophysiologiques) ont en commun une même structure rythmique, il doit être possible de déduire du premier les réponses probables du second. C’est pourquoi, et pour schématiser, le jour-présence est en affinité avec une sensibilité au visible, au tangible et au manifeste, tandis que la nuit-absence est en affinité avec une sensibilité à l’invisible, à l’intangible et à l’abstrait.
Est-ce donc par le plus pur des hasards qu’il revient à Kandinsky d’avoir affranchi au début des années dix la peinture de la figuration, c’est-à-dire de toute référence aux objets visibles, au réel tangible et manifeste de la peinture classique ? Suffit-il d’être natif du Sagittaire pour accomplir d’une façon aussi claire et manifeste une telle révolution ? A mon avis, d’autres facteurs, d’autres conditionnements (familiaux, socioculturels, historiques, etc.) devaient être présents pour que ce Sagittaire pût vivre et exprimer à un haut niveau la formule zodiacale de son signe.
Kandinsky, plus que tout autre artiste de son époque et de son temps, était animé par un idéalisme forcené, presque absolu, un idéalisme tout tendu vers la spiritualité. Que témoigne plus particulièrement son œuvre écrite, Du spirituel dans l’Art, qui comporte ici et là des accents théosophiques. Selon Ramon Tio Bellido, auteur d’une monographie du peintre aux éditions Hazan (1987), « La thèse centrale de l’ouvrage revendique une thématique spirituelle, libre et universelle, comme seule source d’inspiration de l’artiste, qui doit déboucher sur un ‘antimatérialisme’ (ou un ‘immatérialisme’) commun à tous… ».
Idéalisme, spiritualité, universalisme sont les maîtres mots du Sagittaire de haut vol. Notions à mettre en rapport avec le sens des ensembles qui, sous ce Signe, prend la couleur de la nuit, une nuit qui vole vers son maxima, à l’image d’une flèche lancée vers un but lointain, fédérateur, un idéal de l’art capable de sublimer les pulsions instinctives et animales de l’homme.
L’imagerie zodiacale traditionnelle qui représente le Sagittaire sous les traits d’un centaure mi-homme mi-cheval tendant son arc vers le ciel ne s’y est pas trompé elle aussi. Les extrêmes, le proche et le lointain, le cheval et l’étoile, le terrestre et le céleste, l’instinct et le sublime, sont réunis par le sens hautement associatif de l’esprit humain. Associativité qui en Sagittaire atteint sa puissance maximale selon les définitions conditionalistes.
Kandinsky, connaissait-il l’astrologie ? Je n’ai pas trouvé dans son œuvre d’allusions directes qui pourraient nous le laisser croire. En revanche, la thématique du cavalier, autre image du Sagittaire, est omniprésente dans son œuvre : dans Le parc de Saint-Cloud au cavalier (1908), dans La montagne Bleue (1908), dans diverses Improvisations, dans Lyrique (1911), etc.
Conclusion
Arrivé au terme de notre balade, force est de constater que l’approche zodiacale est riche pour éclairer de façon non orthodoxe l’œuvre, la vie d’un artiste. Je me suis borné dans cette communication à un petit tour d’horizon du côté de la peinture. Si le temps n’était pas un obstacle, d’autres peintres auraient mérité qu’on s’y attarde un peu, ne serait-ce que les grands pionniers de l’Art moderne qui ont ouvert la voie à l’art abstrait : Paul Cézanne (Capricorne), Pablo Picasso (Scorpion), Henri Matisse (autre Capricorne), Fernand Léger (Verseau), Paul Klee (autre Sagittaire). Tous, vous l’aurez peut-être remarqué, sont nés sous la domination de la non-présence (nuits ou arcs nocturnes dominants) qui sensibilise comme nous l’avons vu à l’invisible, à l’intangible et à l’abstrait. Est-ce là encore un pur effet du hasard ou la manifestation de lignes de forces naturelles et invisibles dont l’art serait le terrain privilégié. Ce qui nous permettrait de mieux comprendre cette phrase lancinante oubliée un instant du Sagittaire Paul Klee : « L’art ne décrit pas le visible, il rend visible ».
Gwen, 1998
Annexe
Le R.E.T.
Chaque planète peut se définir par sa relation à trois niveaux de réalité ou niveaux-source désignés par Représentation (‘R’), Existence (‘E’) et Transcendance (‘T’).
Au niveau ‘R’ ou Représentation (niveau des informations simples) nous sommes d’abord sensibles aux apparences (niveau des images, des mots, du connu).
Au niveau ‘E’ ou Existence (niveau-source des informations duelles et composées) nous sommes sensibles au concret (niveau des expériences sensorielles, des faits, des actes).
Au niveau ‘T’ ou Transcendance (niveau-source des informations multiples et complexes) notre sensibilité nous branche d’abord sur ce qui échappe au niveau ‘R’ et ‘E’, à savoir le niveau des lois inconnus de la nature, du mystère ultime des êtres et des choses.
L’organisation planétaire propre de chaque thème natal renseigne sur les niveaux de sensibilité auxquels notre ‘condition astral’ nous prédispose dès notre naissance.
Significations fondamentales des fonctions planétaires selon la logique du modèle R.E.T.
Lune | Homogénéité et équilibre. Faculté d’abandon et de lâcher prise. Le quotidien sans histoire. |
Soleil | Représentation de représentation (r.R.)
Les modèles, l’image que l’on se fait de soi-même, notre niveau de conscience, le maintien de notre identité. |
Mercure | Transcendance de la Représentation (t.R.)
Ouverture à l’inconnu par désacralisation, multiplication, interrogation des signes, mots, images. Ouverture spontanée. |
Vénus | Existence de la Représentation (e.R)
Concrétiser les mots, les images. Leur donner une forme, une vie, une couleur. S’ouvrir à l’autre par partage d’une même vision. |
Mars | Existence de l’existence (e.E)
Maintien des duo-duels nécessaires pour exister en plus fort. Vivre pour vivre. Le réalisme sans recul. |
Jupiter | Représentation de l’Existence (e.E)
Mettre en scène, expliciter ce que l’on vit. Les rôles de la vie publique. Le réalisme utilitaire, la rentabilité à court terme. |
Saturne | Transcendance de l’Existence (t.E.)
Recherche des réalités non immédiates. Approfondissement de l’expérience par décantation, distanciation vis à vis des normes et apparences. La rentabilité à long terme. |
Uranus | Représentation de la Transcendance (r.T.)
Codification de l’inconnu et ses émergence en signes évidents ou certitudes sans faire appel à l’expérience sensible. |
Neptune | Existence de la Transcendance (e.T.)
Éprouver, vivre les énigmes de l’être. Emergences sensibles et non représentables de l’inconscient. Les manifestation de l’invisible que l’on porte en soi. |
Pluton | Transcendance de la Transcendance (t.T.)
Maintien des énigmes de l’être. L’inconnu et sa résistance aux évidences et réalités sensibles. |