Tourves, 18 septembre 2012
Jean-Pierre Nicola
Sociétaire de la SCAM et SGDL
Ph.D
Spérel – 83170 – Tourves
à
Monsieur Matthieu Villiers
Directeur de la Rédaction Science et Vie. Hors-Série
8 rue François-Ory
92543 Montrouge CEDEX
C0MMUNIQUE
OBJET : Hors série COSMOS (juin 2012). Voir les exoplanètes par M. Mathieu Grousson.
Monsieur le Directeur,
Lecteur des Hors-Série de Science et Vie pour les sujets auxquels je suis sensible, j’ai trouvé dans celui de juin dernier, un article passionnant et l’occasion de vous en informer avec la communication d’un bilan de recherche qui invite à supposer une genèse comparable entre la formation des planètes du système solaire, il y a 4,5 milliards d’années, et celle des exoplanètes de Pegasi et Kepler 11, à 2000 années-lumière de la Terre.
M. Mathieu Grousson nous rappelle que durant les premières années d’investigation :
« […] les seules planètes extrasolaires que les astronomes ont révélées furent des géantes gazeuses (tel Jupiter), dotées d’une très courte période (elles réalisent un tour complet de leur étoile en quelques jours ou quelques semaines). Mais l’existence même de ces géantes presque collées à leur étoile a fait l’effet d’une bombe. Jupiter et Saturne sont très éloignées du Soleil. Leurs périodes orbitales sont respectivement de 12 et 30 ans. En comparaison, celle de 51 Pegasi b [exoplanète autour de son étoile Pégasi] n’est que de 4 jours, sans aucune comparaison avec ce à quoi le système solaire avait habitué les spécialistes, s’étonne encore Didier Queloz [astronome, Université de Genève]. »
Quelques pages plus loin, au sous-titre « Des systèmes incroyablement compacts », il ajoute « les chiffres des détections [qui] donnent le tournis ». Tels ceux du système Kepler 11, « situé à 2 000 années-lumière de la Terre » dont les six planètes « ont des périodes orbitales respectives de 10, 13, 22, 24, 41, 46 et 118 jours ! »
MM. M. Grousson et les astronomes M. Mayor, D. Queloz, qui ont développé des méthodes d’observation efficaces, seront peut-être étonnés d’apprendre qu’il y a une trentaine d’années, j’ai trouvé dans le système solaire (à quelques minutes ou heures de chez nous), avec les données actuelles de distances, masses, rayons, les périodes suivantes, en jours, dans un ordre croissant identifiable aux périodes des planètes de Kepler 11 :
Soleil : 3,9 j. Vénus : 8 j. Mercure : 9 j. Terre : 8,9 j. Jupiter : 12,5 j. Mars 17,8 j. Saturne : 25,8 j. Uranus : 40,8 j. Neptune : 45,6 j. Pluton : 231 j.
Ces résultats ont été publiés pour la première fois en février 1982 et la suite de mes recherches dans la revue trimestrielle d’une association 1901 (tirage limité aux adhérents, publications déposées à la BnF).
Exposer dans une lettre l’historique de ma démarche, l’hypothèse d’explicative par la genèse la genèse du système solaire, les discussions critiques ouvertes par la formule utilisée, serait trop long ou trop court. Aussi, je donnerai les références de mes articles et livres aux personnes désireuses d’en savoir davantage lorsqu’elles prendront connaissance de mon adresse par cette lettre.
En espérant, de même, votre avis, et si possible celui de M.Grousson,
Je vous prie d’agréer, Monsieur le Directeur, mes salutations distinguées.
Jean-Pierre Nicola.
Suivant le principe de banalisation prisé par les blasés, rien ne devrait jamais nous surprendre : jamais deux sans trois. Ce principe, contredit par la diversité des espèces, la surprenante inventivité de la Nature à varier les formes et les couleurs, singulariser les flocons de neige et les ADN, s’est également trouvé en défaut en astronomie extra-solaire. Longtemps, si ce n’est depuis toujours, les astronomes ont pensé que le lointain serait comme le proche, et que tous les systèmes solaires possibles à découvrir seraient comme le nôtre, formés d’une étoile entourée de planètes, avec une vedette massive, gazeuse, comparable à Jupiter, gravitant loin de son étoile (5,2 fois la distance moyenne Terre-Soleil pour Jupiter) en un temps de révolution supérieur à une décennie.
Surprise céleste : les observatoires surpuissants et de nouvelles méthodes d’observation ont révélé un foisonnement de systèmes solo-planétaires absolument différents du nôtre et l’on sait désormais – changement de certitude – que «la galaxie regorge de mondes à la variété infinie » (je cite M.Grousson). Il y a des planètes errantes, orphelines d’un soleil, des avortées, des poussiéreuses qui ne méritent pas encore ou définitivement le nom de planètes, des surchauffées, telle Osiris «qui fait le tour de son étoile en moins de quatre jours (1) », des moutonnantes qui gravitent sur des orbites serrées dans un système compact.
L’impressionnant, offert au grand public qui ne connaît que les étoiles vues à la télévision, se résume aux courtes périodes orbitales, de l’ordre du jour, de quelques jours, la semaine, le mois, rarement l’année et au-delà. Mercure, la première de nos planètes, accomplit son tour de révolution en 88 jours ; quatre planètes, découvertes entre 2005 et 2009, affichent des périodes orbitales entre 3 et 66 jours. Imaginez une année terrestre de 40 jours … fini les grandes vacances !
La science, outre ses grandes découvertes dans les années lumières et leurs images du passé, a inventé pour son usage interne le langage qui rend joyeux. Pas d’échec de la banalisation. Au lieu de dire : « On s’est planté…une fois de plus des faits bizarres, irrationnels, démentent nos a priori rationnels » les astronomes exultent : « Nous sommes à l’aube d’une période aussi excitante que celle des grandes explorations : celle de l’exploration galactique » écrit Didier Queloz, astronome (Université de Genève) et explorateur enthousiaste. Dans le nombre croissant des exoplanètes, 778 recensées en 2012, on sélectionne celles dont les caractéristiques, la situation par rapport à leur étoile, autorisent l’hypothèse d’être habitables par les formes de vie, plus ou moins comparables aux petits hommes verts ou aux nôtres (2).
La course à la banalisation des formes de vie extra-terrestres est ouverte, mais le couple de contraires banalité-singularité est instable, aussi équivoque que le célèbre aphorisme : « tous les hommes sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres ». Notre système planétaire étant débouté du titre de modèle présomptif, faut-il conclure à une originalité irréversible ? La Nature ne craint pas de varier les dosages de contraires, les renverser, les inverser ou les alterner… sans compter le rôle majeur des définitions humaines capricieuses. Le langage – deuxième système de signalisation selon Pavlov, le premier étant celui des perceptions sensorielles – par les mots et les abstractions ne conduit pas seulement à la science et à une reconstruction partielle du réel, il porte à la fiction, la manipulation, l’invention de réalités inexistantes, poétiques, politiques, délirantes.
Ainsi que les exoplanètes, certaines étoiles, les Céphéides dans la classe des variables pulsantes, sont caractérisées par des variations d’éclat de courtes périodes, allant de 1 à 70 jours. L’explication de ces variations met en cause la dilatation-contraction du rayon de l’étoile. En m’inspirant de l’équation de la période donnée par un groupe d’astronomes (3) et de leur comparaison avec, je les cite, la formule connue des oscillations d’un pendule, il y a une trentaine d’années j’ai appliqué cette formule (4) ; au système solaire. Avec une calculette non-télescopique j’ai trouvé les résultats publiés pour la première fois en 1982 dans les Cahiers Conditionalistes n°5, sous le titre Harmonie des pesanteurs. Soumis par Mme Fuzeau-Braesch (Docteur d’Etat ès sciences) à un ami « astronome » cet article a déclenché un débordement de gribouillis d’une haine peu ordinaire : « Rien d’harmonieux, écrit ce critique exaspéré … de la pata-astronomie par un esprit faux et confus. Que ne peut-on pas faire en manipulant nombres et formules ? ». La formule du pendule, à propos des Céphéides, a été évoquée par des astronomes moins ignorants qu’un Mouchassieux phobique. Dès le XVIIIe siècle : « Lomonossov indiquait la possibilité de percevoir des « forces cosmiques » sur la surface terrestre à l’aide du pendule (5).» Un autre esprit faux et confus, Galilée, comparait : «.la Terre et la Lune à deux poids fixés à la tige d’un pendule attaché au Soleil. Puisque la Lune tourne autour de la Terre, disait-il, sa distance par rapport au Soleil, est variable. Ce pendule gigantesque est donc tantôt plus court, tantôt plus long. (6) »
A tort au regard d’aujourd’hui, Galilée a tenté d’expliquer les marées par un mouvement pendulaire. Sa principale erreur est d’être né (1564-1642) avant Newton (1642-1727) qui utilise la loi de la chute des corps (loi de Galilée) pour illustrer ses lois de la dynamique. Pour compléter son invention du pendule, si Galilée avait connu les masses des corps planétaires et leurs rayons, il n’aurait pas manqué d’en tester la formule à tout bout de champ (de pesanteur) et, comme peuvent le faire tous les collégiens de notre époque, comparer les périodes courtes des exoplanètes aux périodes pendulaires du système solaire. Une autre erreur contemporaine – source de la polémique – est de réduire la formule à l’instrument. L’instrument a un fil, deux (pendule filière de Galilée) ou plusieurs, une masse ou masselotte au bout du fil que l’on accroche ou que l’on tient entre le pouce et l’index chez les radiesthésistes. Pareil outillage est inconcevable avec les planètes et toute distance tant soit peu élevée (sous le dôme du Panthéon, le pendule de Foucault mesurait 67 mètres avec un balancier de 28 Kg).
Fallait-il s’interdire une formule qui ne dit pas expressément que la longueur doit être un fil ? Les formules mathématiques désigneraient-elles des appareils de mesure, ou les expériences et résultats à attendre des appareils conçus pour les tester ? Confiant en l’abstraction, j’ai remplacé le fil par une distance de variation régulière, périodique, en rapport (quotient) avec l’accélération créée par une, deux ou plusieurs masses. Distance qui peut être un rayon, celui d’une étoile périodique, dont l’oscillation est une alternance dilatation-rétraction d’un sphéroïde plutôt qu’un balancement droite-gauche. Pour contourner l’hystérie anti-astrologique, j’ai appelé la formule classique du pendule, oscillateur sans fil. Les critiques seront à l’aise pour n’en tenir aucun compte puisqu’elle n’est pas légitime dans le « beau langage de la science » (je cite Evry Schaztman, astrophyscien, anti-astrologue) et je serais seul responsable des applications, pertinentes ou saugrenues, d’une formule mathématique libérée d’une acception étroitement mécanique.
L’espace n’est pas un fil mais un lien autrefois désigné par éther. Les élongations OSF (acronyme d’oscillation sans fil) ne sont pas condamnées à un va-et-vient droite-gauche . L’amplitude du mouvement, fort ou faible, peut être radial, tel un étirement haut-bas, à l’image d’un yoyo à compression-décompression périodique. Je n’invente pas une nouvelle physique. L’espace fait l’objet de théories controversées sur sa nature, ses dimensions cachées : des cordes vibrantes qui n’auraient pas de mal à être élastiques.
Ainsi prévenus des pièges du langage, des égarements de l’imagination non-scientifique, et des délires phobiques, nous pouvons revenir sur les deux suites de périodes citées dans ma lettre à Science et Vie (Hors-série) aux fins de comparaison avec demande courtoise d’explication.
Périodes du système Kepler : 10 ; 13 ; 22 ; 24 ; 41 ; 46 ; 118 jours.
Périodes OSF, système solaire : 3,9 ; 8 ; 8,9 ; 9,1; 12,6 ; 18 ; 25, 8 ; 41 ; 46 ; 87,7 ; 234 jours.
Située à 150 années lumière loin de la constellation de Pégase, l’exoplanète géante HD 209458b baptisée Osiris, découverte en 1999, gravite autour de son étoile en 3,5 jours terrestres. Dans un autre système que celui de Kepler, les périodes des trois exoplanètes détectées sont de 8.7 jours terrestres, 31.6 jours, 197 jours.
Le réflexe du sceptique confronté à la similitude des périodes évoquera la coïncidence et les malices statistiques du hasard lorsqu’on sort des boules bleues d’un sac pour les comparer aux boules rouges sorties d’un deuxième sac. La réflexion logique répond : on ne prédit pas une coïncidence. La première publication des périodes planétaires L/g (note 4) remonte à janvier 1982 (Cahiers Conditionalistes n°5). Dans cet article, cité plus haut, mon esprit fumeux concluait, au vu des résultats, à la nécessité de recherches plus poussées sur la formation des planètes.
Il n’est d’ailleurs pas dit que de telles recherches puissent être menées à terme par un seul homme, j’estime simplement que mes investigations…ouvrent des voies nouvelles. Nous verrons qu’il n’y a rien d’absurde à supposer, à l’origine du système planétaire, des distances beaucoup plus réduites que celles que nous connaissons.
Et, dans les Eléments de cosmogonie astrologique publié en 1994 :
Les gravités planétaires rarement prises en compte dans les cosmogonies convenues sont au centre du problème [formation du système solaire]. Elles devraient en donner la solution….En considérant, par hypothèse, les distances « dg » (déduites des périodes) comme des distances originelles, le système solaire se serait dilaté et non pas contracté…
De fait, les deux sont conjugués dans les hypothèses où il faut imaginer un scénario de contraction entraînant la formation d’un noyau et l’expansion d’une atmosphère.
Osiris perd de l’hydrogène à raison « d’environ la moitié d’un million de tonnes par seconde ». Avant d’être informé de ce « détail » (par Wikipédia) en 1971 j’ai démontré dans une autre publication 7 comment obtenir, avec 0,8 % d’erreur moyenne, les distances L (demi-grands axes actuels) des planètes par les formules de transition des niveaux d’énergie de l’atome d’hydrogène, modèle dit de Bohr, le physicien danois (1885-1962).
Grâce au soutien de François Régis-Bastide, j’ai eu la chance de voir publier, en 1977, un condensé illustré de ma démonstration dans un ouvrage de plus grande diffusion, aux éditions du Seuil (8). De la découverte d’Osiris, novembre 1999, première planète extrasolaire découverte en orbite autour d’une étoile semblable au soleil, les astrophysiciens ont déduit l’existence d’un désert brûlant expliquant l’absence de planètes à moins de sept millions de kilomètres de leur étoile, soit 0,047 fois l’unité astronomique (9) (UA). Ainsi, à cette distance de son soleil, Osiris gravite en 3,52 jours autour d’une étoile à 150 années-lumière de chez nous. Sans aller si loin dans le passé, en conservant la masse actuelle du Soleil, avec une orbite de 5,32 UA correspondant à la période moyenne de l’activité solaire, la formule OSF donne 3,93 jours, période qu’aurait une planète à 0,049 UA de l’astre de nos jours.
Dans un dernier ouvrage à paraître, en 500 pages, j’ai dressé le bilan d’une recherche commencée (10) en 1962. On y trouvera les démonstrations chiffrées de la cohérence du système solaire, de Mercure à Pluton, avec les symétries des rapports consécutifs des demi-axes L et celles des périodes OSF obtenues par la formule du pendule simple combinant le demi-grand axe (L), la masse (m) et le rayon (r) de la planète… trois variables, en principe indépendantes, mais qui, selon les résultats et leurs « coïncidences » avec les périodes des exoplanètes, ne le seraient pas. Outre des hypothèses, suggestions téméraires, sur les relations entre gravité et électromagnétisme, le continu et le discontinu, j’ai émis l’idée d’une transformation de la symétrie des distances et courtes périodes OSF en symétrie des distances moyennes (demi-grands axes) et longues périodes actuelles de notre système solaire.
Au vu et su des dernières nouvelles du cosmos depuis la découverte d’Osiris, j’ai pensé que ma recherche sur le système solaire, apparemment fortifiée par des relations chiffrées avec l’astronomie extra-solaire, éveillerait la curiosité des spécialistes et je me suis adressé à leurs médias, en l’occurrence Science et Vie, Hors-Série. J’ai pris soin de solliciter des critiques compétentes en taisant mon statut d’astrologue (auteur-chercheur, non-professionnel) qui provoque invariablement un rejet réflexologique, mais je n’ai pas dissimulé mon titre de Ph.D, croyant qu’il méritait un accusé de réception, un geste de politesse.
Trois mois plus tard, janvier 2013, une publication, NEXUS à l’annonce alléchante de Science et alternative, m’incite à tenter l’alternative, en indiquant, cette fois, mon adresse, celle des sites conditionalistes, sans cacher ma lettre (copie jointe) à Science et Vie, Hors série, et le silence de cet organe occasionnel de l’anti-astrologie. Je connaissais les choix discriminateurs de Science et Vie, je ne connaissais pas ceux de NEXUS. Ses alternatives à la Science académique sont sélectives, branchées sur les moteurs à eau, les Ovnis, le paranormal, les mondes en collision, les mascarades scientifiques (je cite) que sont les théories de l’évolution de Darwin, les relativités d’Einstein, la vitesse limite de la lumière, le big bang et tout ce qui s’ensuit. L’astrologie est-elle épargnée ? Point d’alternative, même réponse que Science et Vie : aucune.
Les deux publications s’opposent formellement. En concurrence ouverte, elles ont un fond commun : la quête de l’autorité et du pouvoir par le savoir, et celle du plus grand nombre de lecteurs possible à soustraire au concurrent. La revue NEXUS, en sous-titre, souhaite : « donner une information négligée par des instances médiatiques clairement liées à l’élite dirigeante ». Qu’elle soit ou non signée par un astrologue, ma lettre donne des informations mathématiques-astrométriques ; en tant que telles, elles n’ont rien d’astrologique. NEXUS fait donc partie des instances médiatiques qui négligent, sélectionnent les informations pour flatter l’idéologie de l’élite dirigeante ou prendre sa place.
Ces critères de sélection ne sont pas réservés à l’astrologie. Ils peuvent être spécifiques à un pays, une région, une communauté, une ethnie, se réclamer d’une déontologie (une table des valeurs morales et comptables, une ligne éditoriale) et mêler ses règles à des préjugés confus puisés dans l’air du temps, ce qui est généralement le cas.
Le défaut de connaître les réponses des colin-maillards et cache-tampon, entraîne un recours aux supputations sur leurs motifs, scientifiques ou alternatifs, rationnels ou irrationnels. Il est possible de les classer en commençant par les plus banals :
Un consensus d’époque est une mixture d’accommodements personnels des règles apprises et de panurgisme, d’ignorance réelle du passé ou sciemment revendiquée pour faire place nette à la domination visée, aujourd’hui scientiste, dans les mentalités. Lorsqu’une idéologie prend le pouvoir, le meilleur moyen de s’y maintenir est de le fortifier en discréditant, voire en éliminant les challengers et tous les risques d’un changement de paradigme. L’astrologie se fonde sur une conception de l’ordre du monde, qui n’est ni celui des religions, ni celui des modèles de société contemporains. Comprenant cela, vous comprendrez le reste : les mémoires trahies, les citations tronquées, les sociologues de parti pris, l’Histoire revisitée, les amalgames entretenus entre astrologues mercantiles (que combattaient J.Kepler) et ceux qui paient de leur poche (avec le soutien de quelques « croyants » en Association 1901) les publications non-commerciales, les censures des chaînes de télévision, etc.
L’anti-astrologie n’est qu’un délassement, un affluent d’un courant général de ségrégation entre diplômés qui savent ce qu’il faut savoir interdire d’apprendre au nom de leur autorité, et naïfs, autodidactes, qui doivent apprendre seulement à répéter ce qu’on leur enseigne d’ignorer. Dans les deux camps il y a des transfuges, des frondeurs, des esprits libres. Leur nombre menace d’augmenter, aussi « l’autorité » savante, devant les résistances, durcit ses positions dogmatiques. Dans la foulée de l’astrophysicien E.Schatzman interdisant aux astrologues son beau langage, les astronomes-auteurs d’un dernier Que Sais-Je sur l’Astrologie, surenchérissent : il faut avoir un haut niveau de connaissances pour résister à la « croyance astrologique ». Les ingénieurs, les médecins, psychologues et philosophes contaminés par des constats empiriques ne sont que des semi-érudits (je cite11), des « gens instruits…» mais « …des intelligences d’une conversion inachevée au système de pensée scientifique » (sic… et resic alors !). Bref, des cerveaux incomplètement formatés. Il y a une quarantaine d’années les sociologues insistaient sur le faible niveau intellectuel des croyants. Depuis, les commentaires sur la faiblesse d’esprit se sont déplacés des gens peu instruits (anxieux de surcroît) aux insuffisamment instruits et à la population féminine, dominante chez les astrophiles, consultantes ou praticiennes, car la femme est naturellement une pécheresse crédule chez les mâles experts en objectivité.
L’incroyable déclaration de suffisance explique le point de vue de Science et vie (H.-S) autant que de toute alternative : il est impossible, invraisemblable, qu’une formule à la portée d’un collégien, d’un quelconque croyant, rivalise avec les équations et les instruments sophistiqués qui sondent les années-lumière. Mon titre de Docteur d’au-delà des Pyrénées n’a qu’une autorité exotique et pour séduire NEXUS, un astrologue n’a pas l’attrait d’un extra-terrestre : l’astrologie se borne aux mesquines dimensions du système solaire.
Si la lettre d’un prétendant à l’inattendu ne file pas directement à la poubelle – ce qui a dû se produire pour mon communiqué – au cas où son épître, sa thèse, son titre appelle des ménagements, il ne reste plus qu’à trouver la faille, rapidement avant de répondre. Dans les techniques courantes d’une mauvaise volonté que l’on désigne aussi par corporatisme instinctif, à défaut d’une erreur dans la mise en forme de la matière traitée (référentiel Objet), on fouille dans la biographie du prétendant, ses goûts, ses motivations (référentiel Sujet), sa jeunesse probablement coupable de quelque manquement aux normes admises. Tout ceci se retrouve dans l’histoire des sciences, autant que dans la vie quotidienne et le déballage du passé des hommes politiques lorsqu’ils deviennent candidats ou présidents indésirables.
Lorsqu’il s’agit d’astrologie, même les érudits ne sont pas à l’abri d’investigations sournoises. J’en veux pour preuve ce récit que j’abrège ici, l’ayant appris des pages d’Internet :
Sylvain Gouguenhein, membre du LAMOP (Laboratoire de médiévistique occidentale de Paris), depuis septembre 2010 fait également partie de l’Internationale Kommission zur Erforschung des Deutschen Ordens qui regroupe les spécialistes de l’histoire de l’ordre Teutonique et dont il est le seul membre français (je cite). En 2008, il a publié aux éditions du Seuil (éditeur très connu pour ses publications astrologiques) Aristote au Mont-Saint Michel. Dans cet ouvrage l’auteur souligne « la précocité d’une transmission directe du savoir grec par les monastères chrétiens et remet en cause (je souligne) l’idée répandue que la diffusion de la philosophie, de la mathématique et de la physique au Moyen Age serait due exclusivement à l’Espagne musulmane. Pour Sylvain Gouguenheim, la langue arabe n’est d’ailleurs pas propice au développement de la pensée rationaliste (je souligne) ».
Sa thèse « qui tend à réduire le rôle de l’intermédiaire arabo-mulsuman » (allez savoir pourquoi ! ) a provoqué une levée de boucliers chez les médiévistes stupéfaits. Un collectif international de 56 chercheurs en histoire et philosophie du Moyen Age, a réagi : « Historiens et philosophes, nous avons lu avec stupéfaction l’ouvrage de Sylvain Gouguenheim… Oui, l’Occident chrétien est redevable au monde islamique ». Une dette qui ne plaît pas à tout le monde, et qui inclut l’astrologie.
Max Lejbowicz (docteur de l’Université de Lille 3 en philosophie du Moyen Age, ingénieur d’études à l’Université de Paris I) figure en première ligne parmi les historiens dénonciateurs d’une thèse au relent « islamophobe ». Son livre aux éditions Septentrion, publié en 2009, L’Islam médiéval en terres chrétiennes : science et idéologie, a fait fureur, notamment chez Sylvain Gouguenheim accusé de s’appuyer sur « de prétendues découvertes, connues ou fausses… ». Apparemment dépourvu d’argument décisif, le médiéviste contestataire-contesté (unique en France et dans le monde ?) a eu une révélation lumineuse en surfant sur Internet : Max Lejbowicz ne peut pas être scientifique ! La preuve est foudroyante : Il a écrit un ouvrage sur l’astrologie !
« … car Lejbowicz est aussi chercheur en astrologie.. Il développe sur ce sujet des thèses et a publié des articles et un ouvrage sur le sujet. Il aimerait bien faire oublier cet aspect de ses recherches qui risqueraient de le faire passer pour un charlot auprès de ses collègues. Ses travaux astrologiques ne sont donc plus réédités ».
L’ouvrage en question, Introduction à l’astrologie conditionnelle, école reconnue non-traditionnelle, non-déterministe, est une brochure d’une centaine de pages, éditée en 1975 par le CEFA (Centre d’Etudes et de Formation Astrologique) que M.Gougenheim aurait dû lire et s’inspirer de sa rigueur intellectuelle s’il était de bonne foi. Il y a belle lurette que Max Lejbowicz a décroché du milieu astrologique et de toute recherche « sur le sujet » mais Sylvain Gouguenheim frétillant devant une trouvaille dont il connaît la vertu répulsive passe ces détails sous silence. S’il a appliqué à ses recherches sa méthode d’évacuation des détails significatifs et d’appel du pied à un ostracisme de Tartuffe(s) on comprend ses résultats et l’indignation qu’ils ont soulevés.
Toutefois, sur Internet, le site POLEMIA partage son allégresse et son titre révélateur d’un racisme culturel fusionnel, communicatif, en gras et souligné :
Polémia ne peut résister au plaisir de vous faire partager la découverte d’un de ses correspondants :
Le théoricien des « racines musulmanes de l’Europe » n’est autre qu’un astrologue.
Un argument qui rappelle Luther traitant Copernic de « nouvel astrologue » au nom de la Bible réfutant l’héliocentrisme. Le saviez-vous ?
En 1943, en pension et réfugié, un dimanche cinéma d’après-midi, on nous avait gratifié du « Juif Suss », film de propagande antisémite (tournage supervisé par J.Goebbels). Sans avoir été formaté par une doctrine ou une autre, à la fin du film j’ai éprouvé une indéfinissable nausée, un mal-être qui me revient invariablement lorsque je lis ou j’entends des jubilations du genre de celle de S.Gougenheim. C’est pourquoi, contre un ostracisme nauséeux, je me suis obstiné dans la recherche sur les fondements de l’astrologie. Malgré tous les « charlots », les charlatans mercantiles, les astromanciens (indignes de leur héritage disait Max Lejbowicz) qui apportent d’opportuns prétextes à l’anti-astrologie, je continuerai à dénoncer un racisme culturel implicite, protégé, encouragé au point d’être utilisé comme argument péremptoire. En riposte collective, je suggère de réunir dans un Livre noir de l’anti-astrologie, les témoignages personnels de censures, discriminations officieuses et officielles, perles de ricanements cartésiens des forums, dictionnaires, livres, articles à citer des rationalistes et astronomes trahissant sans risque de réprobation les mémoires des morts. Ce Livre que j’imagine déjà couronné par l’Académie de la Libre Pensée (Alternative hors-série) sera dédié aux Sumériens, aux astronomes – astrologues – mathématiciens, précurseurs fondateurs de l’astronomie moderne, de Ptolémée à Kepler qui, selon ses héritiers aussi peu dignes de lui que les astromanciens, n’était autre qu’un astrologue … par nécessité alimentaire !
A l’instar de Polémia, je ne peux résister au plaisir de vous faire partager ces lignes de Nicolas Witkowski (physicien) extraites d’Une histoire sentimentale des sciences
« Un simple nom suffit à faire pâlir les adeptes du positivisme, à menacer d’apoplexie les tenants d’un progrès scientifique linéaire et à faire tousser les partisans de la sacro-sainte « méthode scientifique » : Johannes Kepler (1571-1630). Déjà considéré de son vivant comme un être inclassable […] Qu’un tel individu, dépositaire des travaux du Danois Tycho Brahé, féru d’astrologie et de mystique, croisant le fer (de la plume) aussi bien avec le physicien italien Galilée qu’avec l’astrologue anglais Robert Fludd, ait pu, le premier, comprendre le mouvement des planètes reste une énigme majeure dans le cadre de ce que nous appelons aujourd’hui la science ».
Et pour comble de bonheur à partager, le livre de N.Witkowski est édité par le même éditeur que celui de Sylvain Gouguenheim : le Seuil, éditeur de « charlots », d’une collection des Signes du Zodiaque traditionnel de diffusion internationale et d’une Astrologie moderne, censurée pour sa logique atypique (12). Max Lejbowicz a été l’un de ses premiers défenseurs. Depuis, Jean-Pierre Vézien a pris le relais avec un Aide-mémoire d’Astrologie conditionaliste (non-réédité, COMAC), et Christine Saint-Pierre a publié aux éditions Saint Michel, comme le Mont du même nom, un Guide d’astrologie conditionaliste, toujours diffusé. Ceux-ci parmi d’autres ouvrages qui ont suivi et ceux qui suivront encore.
Jean-Pierre Nicola
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1 – Cf. Article Sedna une 10e planète ? Cahiers Conditionalistes n°29, COMAC, 2004.
2 – Selon un article de Wikipédia (Internet) l’exoplanète Gliese 581 g, découverte en 2010, à 0,146 UA de son étoile (une naine rouge baptisée Gliese 581) présenterait « la plus haute habitabilité et probabilité d’abriter des formes de vie ». Depuis Eléments de Cosmogonie Astrologique, publié en 1992 (COMAC), j’ai désigné par Alpha la distance 0,15 UA comme origine ou fermeture du cercle des planètes de Mercure à Pluton, aux positions angulaires déduites des rapports consécutifs des demi-grands axes. Voir également Cahiers Conditionalistes n°29, article Exoplanètes et système solaire, (COMAC, 2004).
3 – M. Dagrev, V.Demine, I.Klimichine, V.Tcharouguine, Astronomie, Editions MIR Moscou, 1986.
4 – Formule du pendule simple : t = 2 PI √ L/g. Littéralement : la période t exprimée en secondes est égale à 2 Pi (3,14159….) multiplié par la racine carrée du quotient L/g, avec L longueur du pendule (pour les astronomes, L = le rayon de l’étoile ; demi grand axe de la planète dans mon application) , g la gravité moyenne de l’étoile ou de la planète. Avec L en mètres, g en mètre/seconde au carré, pour la Terre on trouve 775 540 secondes, soit : 8,98 jours.
5 – La Terre et le pendule. F.Boubléinikov/ Editions en Langues Etrangères. Moscou. 1961. Je souligne cette possibilité peu exploitée en dehors du pendule de Foucault pour la rotation de la Terre.
6 – Ibid.
7 – Nombres et Formes du Cosmos, éditions Traditionnelles, Paris, 1971.
8 – Pour une Astrologie moderne, éditions du Seuil, Paris, 1977.
9 – Unité de distance égale au demi-grand axe de l’orbite autour du Soleil d’une planète de masse négligeable. Elle est approximativement égale au rayon moyen l’orbite terrestre, arrondi à 150 millions de kilomètres.
10 – Première publication, article Harmonie du monde aux Editions Cahiers Astrologiques n°101, Nice, novembre-décembre 1962 :
11 – Daniel Kunth, Phlippe Zarka, L’Astrologie, Que sais-je ? PUF. Paris, 2005.
12 – A la place des théories grandioses des sciences et altersciences sur les origines de l’Homme, de l’Univers, la part de Dieu et la Nécessité dans le commencement et la fin des Temps, le conditionalisme donne des chiffres et des formules sur le système solaire ; faciles à vérifier, elles sont communes au modèle de l’atome d’hydrogène, (modèle de Bohr), n°1 de nos atomes, et aux orbites planétaires, de Mercure à Pluton inclusivement… Avec les dix fonctions de la trilogie RET (Représentation, Existence, Transcendance), les référentiels SORI (Sujet, Objet ; Relation, Intégration), la tétrade des signaux (Energie, Espace, Temps Structure), les phases du cycle des contraires (zodiaque noologique), on dispose d’un clavier de concepts pour décrire (non pas justifier) les idées-clefs des philosophies et religions (appliquées ou non), systèmes, idéologies, passés ou présents, complétés par les imaginaires, les possibles en puissance. Donnez-vous, donnez-nous une équation littérale composée d’un ou deux référentiels, d’une hiérarchisation des fonctions RET, d’un court scénario des phases, forces et faiblesses des contraires, et nous en retirerons des types noologiques (caractérologies de l’esprit) et les grandes lignes de leurs visions du monde. C’est pourquoi, pour rejoindre la cour des grands et contrarier les charlots de la culture aseptisée, j’appelle l’astrologie conditionaliste : Cosmonoologie.
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